TZ Menuiserie - Jacques Tschopp

« Ma motivation : créer et relever des défis techniques ! »

Vous venez d’inaugurer un nouveau centre d’usinage à commandes numériques. En quoi est-ce utile à une menuiserie familiale comme la vôtre ?

Cela fait vingt ans que j’investis dans des machines performantes. Je peux ainsi garder la maîtrise de ma production de A à Z et créer des produits sur mesure pour mes clients. Face à la concurrence de l’industrie étrangère, ces outils nous aident à gagner en rapidité, en souplesse et en possibilités techniques. Au lieu de choisir la facilité en faisant de l’importation, nous produisons nous-mêmes. Nous gardons ainsi des places de travail, un savoir-faire et des compétences liées au bois en Valais. Mais sans personnel qualifié, cette technologie n’est rien : la force d’une entreprise repose sur ses collaborateurs. Compétents et motivés, ils font la différence.

 

Jacques Tschopp a misé sur l’innovation et un parc de machines à la pointe de la technologie pour adapter sa menuiserie aux exigences du marché. Il explique comment ce choix lui a permis de maintenir une production 100% maison.

 

Quelles sont les conséquences de cette digitalisation sur le métier et les emplois ?   
Elle n’a pas entraîné de suppression d’emplois. Mais le virage de l’industrie 4.0 est en train de faire évoluer le métier, car il demande davantage de compétences spécifiques. Par exemple, nous avons cinq techniciens expérimentés qui travaillent avec des logiciels en 2D et 3D, reliés à nos centres d’usinage pour la réalisation de fenêtres, portes ou meubles les plus complexes.

Vous êtes l’inventeur de la fenêtre Pollux, un verre qui se colle directement sur son cadre et affleuré à la façade… Quelle était votre idée de départ ?
Je cherchais une alternative à la fenêtre PVC, qui, selon moi, est un véritable non-sens écologique. Comme tout entrepreneur, j’aime créer de nouvelles choses et prendre des risques. Le collage « verre sur bois » n’existait pas et on me disait que c’était impossible. Après cinq ans de recherches avec l’école d’ingénieurs de Bienne, nous avons réussi à développer une nouvelle fenêtre inspirée de l’industrie automobile. Non seulement la fenêtre Pollux apporte plus de lumière et une meilleure isolation, mais elle plaît aussi aux architectes pour ses qualités esthétiques.

Expliquez-nous le slogan de votre menuiserie, « Une fenêtre ouverte sur l’avenir »…
Ce slogan parle de notre produit-phare, la fenêtre. Et de notre orientation « innovation et développement durable ». Que faire pour un avenir meilleur ? Moins polluer, par exemple. Grâce à une fenêtre plus isolante qui laisse passer davantage de lumière, on économise du chauffage. Nous travaillons avec des matières recyclables et des vernis à l’eau. De plus, nous créons des emplois et formons des jeunes en Valais. De la production en atelier à la pose chez le client, nous participons à cette durabilité, à cet engagement pour notre planète et les générations futures.

Qu’est-ce que la certification Valais excellence vous a apporté ?
Une réflexion méthodique sur nos processus, avec la prise en compte de toutes les parties intéressées. Et une sensibilité accrue au développement durable. Par exemple, nous chauffons nos locaux grâce à une chaudière alimentée par nos déchets de bois, et nous venons d’investir dans un nouveau modèle avec filtre à particules. Valais excellence me permet aussi d’échanger avec d’autres entrepreneurs du canton, c’est un réseau utile et précieux.
 

Le saviez-vous? Les Tschopp sont de véritables « vers à bois », comme on dit dans le métier. Leur nom est associé à la menuiserie depuis huit générations. Le grand-père de Jacques a ajouté le nom de sa femme Zwissig à l’entreprise, afin de se différencier de ses oncles également menuisiers à Sierre... Avec le temps, la menuiserie Tschopp-Zwissig est devenue «TZ menuiserie »

 


L’entreprise dans la peau !

Jacques Tschopp a hérité de la fibre entrepreneuriale de son père et de son grand-père. «J’ai grandi dans ce milieu où l’on parle de gestion d’entreprise, de clients, de chantiers, de défis techniques, etc. Mais ce qui m’a incité à suivre cette voie, c’est le côté créateur et inventeur de l’entrepreneur.»

Gamin, féru de Mécano, il avait eu l’idée de construire une machine à tendre les draps sur un lit pour se débarrasser de cette corvée. Le projet était resté inachevé, mais Jacques avait pris goût à la recherche et à l’innovation.

C’est après des études d’ingénieur à la Haute Ecole du Bois à Bienne et à Rosenheim en Allemagne qu’il rejoint la menuiserie familiale. D’abord au bureau technique, puis à la direction dès 2008.

Le week-end, il se ressource en montagne. Peau de phoque, marche, ski, vélo… Peu importe le moyen, pourvu qu’il y ait l’ivresse des sommets. « Je transpire ma semaine à la montée, en contemplant la nature... et je la digère dans la poudreuse à la descente !»

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