Fondation pour le développement durable des régions de montagne (FDDM)- Eric Nanchen

«La durabilité a fait son chemin, mais il faut aller plus loin»

Eric Nanchen, cette notion de «développement durable» ou de «durabilité» n’est pas toujours bien comprise. Comment la définissez-vous?

C’est une approche globale, qui regarde les impacts de nos actions sur l’environnement et la société. Le but est d’essayer d’augmenter les impacts positifs et de réduire les impacts négatifs. La responsabilité est au cœur de la démarche.     

 

Accompagner les structures publiques ou privées sur le chemin de la durabilité. Telle est la mission de la Fondation pour le développement durable des régions de montagne (FDDM) depuis plus de 20 ans. Son directeur Eric Nanchen évoque les réalisations et défis qui lui tiennent à cœur.

Concrètement, que fait la Fondation pour le développement durable?

Elle accompagne toute structure qui désire s’engager sur la voie du développement durable. Soit elle initie des projets (actions de sensibilisation, organisation de cours et d’événements), soit elle répond aux sollicitations de collectivités publiques ou d’entreprises. Par exemple, pour consulter la population, aménager une place de village, renforcer la biodiversité dans une commune, élaborer un plan d’action ou une stratégie. Notre travail consiste à transformer les intentions en réalisations concrètes.  

Quelles sont les actions réalisées dont vous êtes le plus fier?

D’une part, d’avoir contribué à une meilleure acceptation et une meilleure connaissance du développement durable dans le canton. La mise en place d’un Agenda 2030 cantonal est la preuve que les mentalités ont évolué. D’autre part, d’avoir été un acteur important de la participation citoyenne, qui est devenue un véritable outil de gouvernance. Aujourd’hui, les espaces publics ne font plus l’économie d’une consultation publique préalable.

Pourquoi la participation citoyenne est-elle si importante dans votre travail de terrain?

Parce que la philosophie du développement durable repose sur la prise en compte des besoins de tous les acteurs et secteurs concernés. Ce n’est qu’à cette condition que l’on peut créer de l’adhésion aux projets et augmenter les impacts positifs à long terme. Nous organisons régulièrement des processus participatifs dans les communes. Cela permet à chacun de s’exprimer et d’être entendu, et surtout de faire ressortir des éléments importants auxquels on n’avait pas pensé.  

En vingt ans, cette vision durable a gagné du terrain en Valais. Que reste-t-il à faire ou à améliorer?

J’ai envie de dire… tout! Même si la prise de conscience est là chez beaucoup d’élus politiques et de citoyens, même si la nouvelle génération comprend bien ces enjeux, même si beaucoup de projets ont vu le jour… il faut aujourd’hui monter en puissance, aller plus loin, plus vite, avec plus de mesures, afin que ce développement durable soit vraiment intégré dans notre quotidien. Notre mission d’accompagnement est plus importante que jamais, parce que la demande est là.

Quels sont vos liens avec l’association des entreprises Valais excellence?

Nos structures sont sœurs, elles sont nées presque en même temps, suite à la Charte du Développement durable adoptée par le Grand Conseil et la candidature de Sion aux JO 2006. La FDDM en a été membre depuis le début. Nos activités sont bien sûr complètement en phase avec les valeurs de l’association. La démarche de certification nous a beaucoup apporté au niveau du management, elle a accompagné la professionnalisation de notre structure. 

Le saviez-vous? La FDDM est aussi active à l’étranger. Par exemple, pour les écoles du Liban, elle a créé un jeu éducatif sur les enjeux de la durabilité. Elle a également coordonné un projet d’échange entre la HES-SO Valais et les écoles polytechniques du Rwanda, sur le thème des énergies renouvelables.

 


Un passionné du territoire, en quête d’harmonie ! 

Eric Nanchen découvre le développement durable lorsqu’il est géographe indépendant il y a une vingtaine d’année. Emballé par cette nouvelle approche, il se lance dans une formation dédiée à Lausanne en 2002. Il est ensuite sollicité par la FDDM pour en prendre la direction. Il est alors le seul employé. C’est lui qui fera grandir la structure, forte aujourd’hui d’une douzaine de collaborateurs. «La façon dont l’homme investit son territoire m’a toujours passionné. Le développement durable y ajoute le bien-vivre-ensemble et l’importance de la coexistence des besoins de tous.» Cette quête d’harmonie, Eric Nanchen la poursuit aussi dans ses relations et au sein de son équipe. Rassembleur, il a le souci d’éviter les conflits et de trouver le point de consensus pour faire avancer les projets.  Sa soif de découverte l’invite souvent au voyage. Il rêve de repartir dans le Grand Nord, son appareil photo en bandoulière, l’œil toujours prêt à observer et à s’émerveiller.

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